Traduit par « sommeil », Nidrâ est cité dans les Yoga sutras de Patanjali (I – 6) comme un mode d’activité du mental.
Le Yoga ne s’intéresse pas aux événements temporaires, mais à la nature des choses, à leur état. Il ne s’agit donc pas du moment où l’on dort, ni des rêves. L’état de sommeil est un état de lâcher-prise, lorsque nous défaisons les nœuds qui retiennent certaines parts de nous.

La pensée sélectionne, fractionne. Nous ne saisissons jamais tout ce que nous sommes, la pensée s’identifiant à des détails, et restituant une image de soi fragmentée. Le regard porté sur autrui, et sur tout notre environnement est, de même, partiel, nous faisant voir le monde par un certain prisme. La tentative du Yoga est de ré-unir tout ce qui nous compose, reliant également l’intérieur avec l’extérieur, l’Etre avec l’Univers.

Nidrâ, cet état de sommeil, est comparé à une forme de mort ; on pourrait parler de mourir à soi. Il s’agit de dissoudre des tensions pour dé-couvrir ce qui est déjà présent, pour abolir toute forme de sélection consciente ou inconsciente.

Le Yoga Nidrâ se pratique en position assise ou allongée. Des exercices de respiration, de visualisation et de ressenti sont suggérés, permettant d’explorer les différentes strates qui nous composent.